Le Tai Chi fait des cercles à l’image des mouvements dans l’Univers. Je reviens encore sur une idée que j’ai déjà exposée par le passé, sur la non-linéarité du temps et de l’espace. La science moderne d’après Luc Ferry, et à travers lui Kant avec « la critique de la raison pure », produit une compréhension de l’Univers dans une approche expérimentale, une synthèse de faits entre eux, une mise en relation, un ordonnancement. Et voici ici, un autre fait pour ma pensée scientifique, le Tai Chi qui est un formidable moyen de puiser de l’énergie, de la faire circuler dans notre corps, de libérer ces flux. Or tous les mouvements de cette pratique sont à base de cercles et pour cause parce que nos bras et nos jambes se meuvent naturellement ainsi. Quand on marche, on croit avancer chaque pas en ligne droite, on ne fait que contraindre un mouvement de balancier circulaire en un geste que l’on veut linéaire sur notre terre ronde. Et le plus drôle, c’est que l’on pense en même temps à la circulation du sang. Au niveau micro il va en ligne droite mais au final il fait le tour de notre corps. Le Tai Chi exerce notre corps dans des torsions de nos os et de nos muscles, sans oublier ensuite des relâchements, on ouvre et on ferme sans cesse, chaque mouvement décrivant un cycle qui retourne au commencement.
Et voilà que Marc-Aurèle me répond à travers ses « Pensées » comme si mes pensées présentes auraient dicté ces pensées illustres à lui, deux millénaires plus tôt : « tout, de toute éternité, avec la même force, revient sur soi comme dans un cercle. »
2 mai 2010
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