On n’écrit pas seul, mais on est seul à écrire

On n’écrit pas seul. Comme le sportif a besoin d’une bonne nutrition, la voiture a besoin d’essence, l’artiste de vibrations ; La lecture est l’aliment de prédilection de l’écriture. Mais aussi les voyages, les gens, tout ce qui nous fait avancer, entrevoir d’autres points de vue, accepter parfois les remises en cause.

On dit souvent que les échecs sont aussi là pour nous faire avancer. L’échange intellectuel met en continu la plupart de nos pensées en échec. On ne devrait rien écrire sans l’avoir au préalable affranchi auprès de plusieurs personnes prises au hasard.

Mais la plupart du temps quand on sent que l’on tient quelque chose on se précipite pour l’écrire avant qu’il nous échappe, comme un créateur qui doit faire au plus vite avant que sa création ne retourne au néant.

Alors, il faut écrire au plus vite et ne publier qu’après la confrontation avec d’autres intelligences, avec nos pairs, ce qui le rôle de l’éditeur si on lui fait confiance.

La confiance, c’est elle qui chamboule tout. Elle apporte de l’incertitude et parfois de l’espoir. Elle relativise tout le bien-fondé des actions humaines. Certains diront qu’elle pervertit tout. Mais l’absence de confiance ne signifie pas systématique supercherie ou machiavélisme. Elle se situe sur divers niveaux comme la compétence, l’ouverture d’esprit, la disponibilité. On n’écrit pas seul, mais on est seul à écrire.

Cet article a été publié dans Littérature, Notes, Philosophie. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire