Il est facile de s’étonner, voire sain. Moins évident de trouver les réponses.

Une dame, assise non loin de moi dans le train pour Versailles, s’étonne, d’une manière bien française c’est-à-dire en se plaignant, auprès de son mari que plus personne n’accorde d’intérêt à Chirac depuis qu’il n’est plus Président. Bien naïve d’oublier la cupidité humaine et de ne pas prendre en compte que ce qui différencie un ex-Président d’un Président en exercice, c’est le Pouvoir. Mais pour aller au-delà je dirais que rares sont les individus qui font la fonction tandis que l’inverse est commun.

Dans l’exemple de la fonction de Président de la VIème République, il faut, pour qu’un individu transcende la fonction, qu’il surpasse de loin les autres Présidents. Je dirais même qu’il surpasse la somme de tous les autres Présidents. Or Chirac n’a même pas surpassé De Gaulle, son mentor. D’ailleurs, ce dernier a résolu à sa manière sa propre problématique avec la quatrième république en créant une nouvelle. L’homme est ainsi devenu de son vivant à égalité avec sa fonction. Et son statut de créateur lui conserve un rôle particulier pour l’avenir.

De Gaulle a eu de la chance suite à son appel du 18 juin. Il aurait pu finir comme exilé politique, comme le Dalaï Lama. Les événements dramatiques du début de la seconde guerre mondiale ont eu une fin heureuse, entraînant De Gaulle dans l’Histoire. Assurément il a sauvé la réputation de la France. Là aussi, l’homme s’est confondu avec sa fonction, celle unique et temporaire de libérateur de la France.

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